Risques et effets liés au tabagisme

Outre le fait que le tabagisme peut entraîner une forte dépendance, les effets sur la santé physique et la qualité de vie du fumeur – et aussi sur celles de son entourage en cas de tabagisme passif – vont être de plus en plus marqués au long de son parcours tabagique : Mauvaise haleine, irritation des yeux, irritation des voies respiratoires, de la bouche et de la gorge qui entraîne au fil du temps l’apparition d’une toux régulière et d’expectorations fréquentes, fatigue plus importante, diminution de l’appétit, troubles du sommeil, jaunissement des doigts et des dents, cheveux ternes, perte partielle du goût et de l’odorat, vieillissement prématuré de la peau, troubles du rythme cardiaque, augmentation des risques d’ulcère, augmentation des risques de contracter un diabète de type II, diminution de la fertilité, troubles de l’érection, ménopause précoce, augmentation des risques de développer une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), augmentation du risque de développement de cancers, etc.  

Source: dépliant Aide aux fumeurs

Voyons ci-dessous un peu plus en détail quelques-uns des effets et risques les plus sévères liés au tabagisme : 

Tabagisme et dépendance

Quand elle est diffusée par une cigarette, la nicotine atteint le cerveau en 7 secondes. On parle de shoot nicotinique. La dépendance physique à la nicotine s’installe en moyenne au bout de trois mois de consommation pour les femmes et de six mois pour les hommes. Plus on est en contact avec la nicotine jeune, plus l’assuétude à cette substance est forte. On peut également distinguer une dépendance dite psychologique liée aux états émotionnels d’une personne (Exemple : Je fume/vapote quand je me sens triste, en colère, joyeux·se, stressé·e,…). Un fumeur/vapoteur peut développer également une dépendance comportementale. Il s’agit de toutes les habitudes et rituels associés à l’action de fumer/vapoter. Ces attitudes sont souvent devenues des automatismes et il faut en général modifier certains de ses comportements et habitudes, mettre en place des alternatives, pour s’en défaire.  

Tabagisme et maladies cardio-vasculaires

Quand on fume, la combustion de la cigarette entraîne la formation de goudrons et des émissions de monoxyde de carbone (CO). Comme le CO a une affinité plus grande que l’oxygène avec l’hémoglobine, il prend la place de celui-ci au niveau des globules rouges. Et donc, la capacité de transport d’oxygène du sang est diminuée et les tissus moins oxygénés. L’organisme, en réaction, va produire davantage de globules rouges, ce qui crée un épaississement du sang. A la longue, tout cela entraîne divers risques qui sont encore augmentés avec l’action combinée de la nicotine : augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle et rétrécissement des vaisseaux sanguins (vasoconstriction). Tout cela a pour conséquences un essoufflement et une altération du fonctionnement des muscles, l’apparition d’un dépôt de cholestérol sur la paroi des artères (athérosclérose) mais aussi une augmentation des risques de thrombose, d’accident vasculaire-cérébral (AVC) et d’infarctus du myocarde. 

Il faut savoir que le tabagisme a également un effet indirect sur les risques cardio-vasculaires. En effet, fumer a pour effet la perte relative du goût et de l’odorat, ce qui amène le fumeur à consommer des aliments ayant un goût plus marqué, souvent beaucoup plus riches en acides gras saturés et plus salés, plus épicés, plus saucés. 

Tabagisme et broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)

La BPCO est la perte du souffle suite à une exposition prolongée à des substances nocives, dont les goudrons produits par la combustion de la cigarette, et à une inflammation chronique: La bronchite chronique et l’emphysème pulmonaire dont les risques augmentent avec le tabagisme sont des signes précurseurs d’une BPCO. 
 
En cas de BPCO, les voies respiratoires et les bronches sont rétrécies de manière irréversible. Si la consommation de tabac se poursuit, le rétrécissement va s’aggraver. Il engendre une augmentation de la résistance au flux d’air dans les voies respiratoires. A un stade plus avancé de la maladie, le fumeur peut aller jusqu’à manquer d’oxygène et être véritablement en détresse respiratoire. 

Certains symptômes comme le fait d’être à court d’haleine ou de tousser ont tendance à être minimisés par les personnes qui fument. Elles interprètent cela parfois, à tort, comme une conséquence « normale » de leur tabagisme. Or, certaines maladies, comme la BPCO, se développent de façon insidieuse en passant par différents stades. Mieux vaut être attentif. Le petit test ci-dessous vous situe par rapport à ce risque : 

Tabagisme et cancers

On estime à environ 4 000 le nombre de substances chimiques contenues dans la fumée de tabac, parmi lesquelles plus de 250 sont toxiques, et entre 50 et 70 sont cancérogènes. 

Le tabagisme est la principale cause de cancer dans le monde. 

Il est le premier facteur de risque de cancer du poumon, responsable de 8 cancers du poumon sur 10 chez les hommes et de 7 cancers du poumon sur 10 chez les femmes. Le tabagisme est également le premier facteur de risque du cancer de la vessie, responsable d’1 cancer de la vessie sur 2 chez les hommes et de plus d’1 cancer de la vessie sur 3 chez les femmes.   

Le tabagisme serait également un facteur de risque pour les cancers de la sphère ORL (nez – gorge – oreilles – sinus – glandes salivaires – cou visage – thyroïde) ; ce risque est augmenté par la consommation d’alcool. 

Autres cancers pour lesquels le tabagisme constitue un facteur de risque : cancers de l’œsophage, de l’estomac, du côlon et du rectum, du foie, du pancréas, du col de l’utérus, de l’ovaire, du rein, de l’urètre et de la moelle osseuse... 

Tabagisme et diabète

Le tabagisme augmente le risque de développer un syndrome métabolique (pré-diabète) et/ou un diabète de type 2. Plusieurs raisons expliquent cela. Parmi celles-ci, on sait que certaines substances contenues dans le tabac, dont plus spécifiquement la nicotine, agissent sur le système de régulation du sucre dans le sang.  

De plus, si les fumeurs peuvent avoir un poids moins élevé que les non-fumeurs, ils ont une masse graisseuse abdominale plus élevée (à poids équivalent) à cause notamment des effets du tabac sur les mécanismes des graisses et l’accumulation de ces graisses au niveau abdominal. Or, on sait que le risque coronarien et cardiovasculaire, de même que le risque d’apparition d’un diabète de type 2 sont autant liés, si ce n’est plus, à l’adiposité abdominale (accumulation des graisses dans cette zone) qu’à un indice de masse corporelle élevé (IMC). 

Enfin, parfois le tabagisme s’associe à des habitudes de vie comme une alimentation déséquilibrée ou à un manque d’exercice physique, ce qui peut également favoriser l’apparition d’un pré-diabète ou d’un diabète de type 2.  

A noter également : Tout diabétique (type 1 ou 2) fumeur voit les risques d’aggravation de son diabète augmenter du fait de sa consommation de tabac. 

Vous retrouvez plus d’informations à ce sujet sur le dépliant téléchargeable ici, disponible en différentes langues.

Tabagisme et conséquences sur la sexualité, la fertilité et la grossesse

Sexualité et fertilité : 

Le tabagisme peut altérer la sexualité et faire baisser la fertilité chez la femme : d’une part, la consommation de tabac risque de nuire au processus de lubrification vaginale, notamment lors des rapports sexuels. D’autre part, la réserve ovarienne est diminuée, ce qui entraîne une diminution de l’âge moyen de la ménopause voire une ménopause précoce. Enfin, la production et la libération des hormones indispensables à la maturation des ovocytes et à l’ovulation sont perturbées, ce qui diminue les chances de grossesse. 

Le tabagisme peut altérer la sexualité et faire baisser la fertilité chez l’homme : d’une part, la consommation de tabac risque d’entraîner un dysfonctionnement érectile, et ce, à partir de 25 ans, notamment lors des rapports sexuels. D’autre part, la qualité du sperme est altérée (spermatozoïdes moins nombreux, moins mobiles et de moins bonne vitalité). Enfin, le matériel génétique même des spermatozoïdes peut être atteint avec pour conséquences une diminution des chances de grossesse et une augmentation des anomalies chromosomiques. 

Grossesse :

Pour la femme enceinte, le tabagisme peut avoir des effets néfastes sur le bon déroulement de sa grossesse : augmentation du risque de fausse-couche, du risque de retard de croissance intra-utérine (bébé avec plus petit poids de naissance, plus petite taille et plus petit périmètre crânien), du risque de placenta prævia (localisation anormale du placenta dans l’utérus pouvant provoquer des hémorragies sévères, une souffrance fœtale ou encore un accouchement prématuré), du risque d’hématome rétroplacentaire, du risque de rupture prématurée des membranes ou encore de grossesse extra-utérine…  

Le tabagisme de la mère durant la grossesse peut entraîner chez le bébé après la naissance un risque de mort subite multiplié par 2 et une augmentation des risques de troubles respiratoires (asthme, otites, pneumonie). 

Pour en savoir plus sur le tabagisme périnatal, vous pouvez visionner les Webdocs Air de Familles (Office de la Naissance et de l’Enfance)

Tabagisme et durée de vie

Les statistiques montrent que les fumeurs ont une espérance de vie plus courte que les non-fumeurs : ils perdent en moyenne 10 ans de vie. On compte dans le monde un décès dû au tabac toutes les 6 secondes.